Comment accompagner les élèves avec trouble DYS ?

Trouble dyslexique, dyscalculique, dysorthographique, dyspraxique… autant de mots pour désigner ces difficultés d’apprentissage auxquels certains élèves sont confrontés. Hachette Éducation vous propose cinq conseils pour les accompagner efficacement et favoriser leur intégration en classe.

En tant qu’enseignant, vous faites face à des élèves présentant des troubles spécifiques du langage et des apprentissages, mieux connus sous le nom de troubles DYS. Les accompagner au quotidien peut s’avérer complexe et vous laisser parfois un peu démuni.

Car ce n’est pas facile dans un premier temps d’identifier un trouble DYS, puis dans un second temps de fournir une aide adaptée. Un élève dyscalculique n’aura pas les mêmes besoins qu’un élève dyslexique, bien que certaines pratiques soient transverses.

Pour vous aider dans cette démarche d’accompagnement et dans l’application de l’école inclusive, Hachette Éducation a défini 5 étapes afin d’y voir plus clair.

 

1 – Différencier les troubles DYS

 

Les troubles DYS touchent les fonctions cognitives et se traduisent par des difficultés d’apprentissage et de développement dans différents domaines, en fonction de leur type. Il importe, par conséquent, de connaître ces types de troubles DYS pour bien les différencier.

  • La dyslexie est sans doute le trouble DYS le plus connu. C’est un trouble spécifique de la lecture qui se traduit par des difficultés à acquérir cette compétence : compréhension des mots mais aussi fluence.
  • La dysorthographie affecte l’apprentissage et le développement de l’expression écrite. L’élève dysorthographique rencontrera des difficultés pour maîtriser l’orthographe lexicale et grammaticale.
  • La dysgraphie est un trouble moteur qui concerne la compétence de l’écriture. Le geste graphique n’est pas automatisé chez l’élève dysgraphique ce qui se traduit par une écriture difficile à lire.
  • La dysphasie touche le développement de la parole et du langage. Elle se traduit par des difficultés à s’exprimer à l’oral et à comprendre ce qui est dit.
  • La dyscalculie se manifeste dans l’apprentissage des mathématiques : calcul mental, sens du nombre et raisonnement logique sont plus difficile à acquérir.
  • La dyspraxie se caractérise par de la maladresse au quotidien, des retards moteurs et des difficultés de coordination gestuelle.

Il est fréquent qu’un élève ne présente pas qu’un seul trouble DYS, mais bien plusieurs combinés. Les troubles DYS entravent les apprentissages en classes et l’acquisition de certains automatismes. Cependant, ils n’ont pas pour origine une déficience intellectuelle. Ils font partie d’un ensemble réunissant les fonctionnements cognitifs qui diffèrent de la norme : la neuroatypie ou neurodivergence.

Parmi les neuroatypiques, on retrouve également les élèves affectés par des troubles du comportement qui peuvent perturber le quotidien en classe :

  • Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, ou TDAH, affecte les fonctions exécutives et se traduit par un défaut d’attention soutenue. Les élèves TDAH peuvent être distraits et impulsifs, maintenir l’attention leur demande beaucoup d’énergie.
  • Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) se définit par un fonctionnement cognitif et un raisonnement particulier, et est souvent associé à un QI supérieur à la moyenne.
  • Les Troubles du Spectre Autistique (TSA) regroupent l’ensemble des symptômes qui viennent affecter, de façon plus ou moins envahissante, les interactions sociales, la communication, le comportement.

Les élèves concernés par les troubles DYS, et plus généralement les élèves neuroatypiques, peuvent avoir besoin de certains aménagements pour progresser harmonieusement.

 

2 – Repérer les élèves DYS et atypiques

 

Apporter une aide concrète aux élèves atteints de troubles DYS passe d’abord par le repérage et la connaissance des signes pour permettre par la suite un diagnostic par un professionnel.

Ce diagnostic n’est en effet pas de votre ressort. La communication avec la famille est primordiale pour mettre en place une aide et un suivi sur le long terme.

Lorsque vous repérez ces signes d’alertes, il importe donc d’ouvrir le dialogue pour initier ce processus et mettre en place un plan d’accompagnement personnalisé de l’élève.

 

Mais alors, quels sont ces signaux ? Ils varient en fonction du trouble, mais voici quelques exemples :

  • Un élève dyslexique peut confondre des lettres, des syllabes ou des mots qui présentent des similitudes – qu’elles soient visuelles ou auditives.
  • Un élève dysorthographique peut orthographier ses mots et découper ses phrases de façon anarchique et peu cohérente.
  • Un élève dyscalculique peut inverser les chiffres, à l’oral et à l’écrit, et avoir du mal à réaliser des calculs simples

Pour vous aider à y voir clair, des cartes synthèses (et de nombreux autres outils) sont disponibles sur le blog fantadys. Le site Identidys propose également un outil en ligne d’aide au dépistage.

3 – S’approprier les méthodes et pédagogies adaptées aux DYS

 

Du fait de leurs difficultés d’apprentissages, les élèves DYS ont besoin d’être accompagnés de manière plus vigilante au quotidien. Quelles pratiques peuvent les aider à s’épanouir en classe ?

La mise en confiance des élèves DYS

La présence de troubles DYS et les difficultés qui en découlent s’accompagnent souvent d’une perte d’estime de soi et d’un sentiment d’anxiété. Il importe d’adapter les exigences en fonction des capacités de l’élève, pour lui apporter un cadre sécurisé :

  • Ne pas exiger une lecture à voix haute à un élève dyslexique, sauf s’il est volontaire
  • Permettre à un élève dysphasique d’utiliser les gestes pour se faire comprendre
  • Ne pas pénaliser un élève dysorthographique sur son orthographe – en dehors des dictées – si le fond est juste…

Ces adaptations impliquent en premier lieu de reconnaître la différence de votre élève, dont les difficultés ne sont pas le résultat d’un manque d’engagement. Il fait des efforts, même si cela ne se voit pas forcément. L’encouragement de ces efforts, même les plus modestes, et la bienveillance active sont les clés pour restaurer sa confiance

En classe : la pédagogie différenciée

Vous pouvez apporter une aide précieuse aux élèves DYS en mettant en place la différenciation pédagogique. Il s’agira par exemple de répartir les élèves en plusieurs groupes de niveaux pour leur proposer des exercices et des tâches adaptées.

L’idée n’est pas d’isoler les élèves DYS en leur proposant systématiquement des exercices dédiés. On cherche ici à trouver quelques solutions et à s’y tenir sur le long terme pour le bien-être de tous.

La sensibilisation

La compréhension des élèves affectés par des troubles DYS passe encore une fois par une meilleure connaissance de leur différence et de ce qu’elle implique au quotidien. Il peut être intéressant d’impliquer la classe à l’aide de discussions et de débats, ou encore de supports visuels tels des affiches ou des films. Cette sensibilisation passe par une implication de l’établissement qui peut communiquer à plus grande échelle et faciliter également l’échange avec les parents.

 

4 – Quels outils pour accompagner les élèves DYS au quotidien ?

 

En classe, vous pouvez avoir besoin de supports spécifiques et mieux adaptés aux élèves souffrant de troubles DYS. Hachette Education en a sélectionné plusieurs que vous retrouverez dans nos ressources et manuels.

Les polices spéciales DYS

Il est recommandé dans un premier temps de privilégier les polices sans empâtement (caractères en bâton) pour faciliter la lecture et la compréhension des textes.  Mais il existe aujourd’hui des polices spécifiques, conçues pour améliorer la reconnaissance des caractères à l’aide de plusieurs astuces : lettres asymétriques, espacement plus grand entre les caractères…

La police OpenDyslexic est celle que vous retrouvez dans tous nos manuels numériques. Elle est libre de droits et facile à utiliser !

Les gestes Borel-Maisonny

Cette méthode est plus spécifique au premier degré puisqu’elle concerne l’apprentissage de la lecture : l’élève est invité à représenter le graphème de chaque phonème à l’aide de ses mains pour le mémoriser plus facilement. Chaque graphème a ainsi son propre signe.

Vous pouvez retrouver cette méthode gestuelle dans nos manuels Pilotis ainsi que Parés au décodage.

Cette méthode est plus spécifique au premier degré puisqu’elle concerne l’apprentissage de la lecture : l’élève est invité à représenter le graphème de chaque phonème à l’aide de ses mains pour le mémoriser plus facilement. Chaque graphème a ainsi son propre signe.

Vous pouvez retrouver cette méthode gestuelle dans nos manuels Pilotis ainsi que Parés au décodage.

 

Pour aller plus loin

Dans une optique de faciliter l’école inclusive, le Réseau Canopé a travaillé avec des enseignants pour rassembler des outils facilitant le repérage et l’accompagnement des élèves à besoins particuliers. Rendez-vous sur Cap École Inclusive !

Le Cartable Fantastique propose des outils et des ressources pour mieux appréhender le trouble dyspraxique. C’est une association qui accompagne les enseignants et les parents dans le but de faciliter la scolarisation de ces élèves.

5 – Vos ressources Hachette Éducation 

 

Vous trouverez ci-dessous une sélection de ressources composée de manuels scolaires, d’ouvrages de pédagogie et de webinaires qui vous permettront d’accompagner de manière efficace vos élèves dys-férents. Enseignants et parents pourront également s’appuyer sur les collections spéciales dys de notre catalogue Parascolaire qui proposent aussi bien des lectures que de l’entrainement en français et en mathématiques.

Toutes ces ressources sont rassemblées sur un padlet qui vous est dédié !