L’inclusion scolaire : un véritable challenge à mettre en place
C’est un bouleversement pédagogique qui s’opère avec le système d’inclusion. Une question se pose : comment inclure les enfants en situation de handicap dans le système d’apprentissage existant ?
Pour réaliser avec succès ce changement pédagogique majeur, des formations pour les enseignants sont bien sûr nécessaires. Mais au-delà, c’est généralement l’éducation elle-même qu’il faut repenser, ce qui est un vrai défi ! En effet, accueillir et soutenir un enfant handicapé dans une classe qui connaît par ailleurs d’autres problématiques peut être ressenti comme un immense défi. L’enseignant doit adapter ses outils, ses méthodes pédagogiques, parfois même son langage pour accompagner un groupe d’enfants avec des aptitudes et facilités d’apprentissage diverses. À cela s’ajoute la création de ressources toujours plus différenciées et le suivi régulier des actions menées dans le cadre de l’école inclusive.
Relever les défis de l’école inclusive
Mme Julie-Anne Dereclenne, conseillère pédagogique Chartres IV très investie dans l’adaptation pédagogique, nous a confié quelques principes de base essentiels à l’inclusion scolaire et qui peuvent bénéficier à l’ensemble des élèves de la classe. Les voici !
L'utilisation de supports visuels
On peut proposer aux élèves en difficulté des cartes mentales ou des schémas, en production d’écrits par exemple, qui pourront les soulager dans l’effort de structuration du texte. Le développement des représentations mentales des élèves est également nécessaire et sera favorisé par la manipulation et les supports imagés. Il est important par ailleurs que, dans l’espace de la classe, des codes visuels simples et clairs soient utilisés comme l’affichage des règles de vie ou l’emploi du temps illustrés par des pictogrammes.
La différenciation par l’anticipation
L’anticipation peut permettre aux élèves fragiles de ne pas se trouver en situation de difficulté lors d’une activité. Par exemple, pour préparer un travail sur la compréhension de texte en niveau élémentaire, on peut envisager de lire en amont le texte aux élèves qui rencontrent des difficultés de déchiffrage. Cela leur permettra d’être plus autonomes et en réussite au moment de répondre à des questions de compréhension en classe.
La structuration du temps
Un affichage explicite de l’emploi du temps voire des modalités de travail dans la classe (phase individuelle, travail de groupe…) peut permettre aux élèves fragiles de structurer leur journée et leurs activités. D’autre part, au sein d’une même activité, le séquençage des tâches peut également être un réel appui pour les élèves en difficulté.
Une différenciation efficace
Afin de pratiquer une différenciation pédagogique efficace, non stigmatisante et qui ne creuse pas les écarts, il est préférable de donner un même exercice à tous en agissant sur l’étayage par l’adulte et/ou par du matériel de manipulation. On pourra par ailleurs séquencer les consignes et les tâches en fonction des aptitudes de chacun.
Une structuration de l’espace
Un enfant, en difficulté ou non, a besoin de repères dans l’espace. Cela lui permet de créer des habitudes et des automatismes. Chaque objet doit être à sa place pour favoriser l’acquisition de mécanismes d’apprentissage. On va pouvoir créer une routine en organisant l’espace de façon claire.
L'autonomisation des élèves
Par manque de temps, on a parfois tendance en tant qu’enseignant à vouloir faire les choses à la place des élèves. Il est important de réinterroger nos habitudes à ce sujet. Il en va de même pour le travail avec les AESH. Il faut veiller à ne pas rendre les élèves dépendants mais, au contraire, les mener peu à peu vers l’autonomie sans les stigmatiser. Il faut veiller à ne pas « désautonomiser » les élèves sous prétexte qu’ils sont en difficulté.
L’accessibilité du savoir pour tous
Les rampes d’accès ont été créées pour des personnes à mobilité réduite. Mais ce n'en sont pas les seuls utilisateurs : les personnes valides s'en servent également. C’est la même chose pour l’inclusion scolaire : on doit créer des outils pédagogiques explicites et adaptés aux plus fragiles (simplifiés) qui pourront servir à tous.
Pour aller plus loin...
- Une sélection de ressources numériques réalisée par l'Observatoire des ressources numériques adaptées (ORNA)
- Des outils pour les dys mais qui peuvent être utiles à tous
- La conférence de Mme Toullec, MCF à l'université de Nantes
- La conférence de M. Caroff, IEN
- Un ensemble de ressources pour accompagner les élèves aux besoins éducatifs particuliers