Sylvia Elie-Auzé et Anne Drapeau-Grès, enseignantes professeures formatrices, s’associent dans ce nouvel épisode du podcast Vocation : auteur. Convaincues que la réflexion collective et l'échange sont essentiels pour enrichir leur pratique, elles mettent en avant la notion d'intelligence collective. Pour elles, la maternelle est un âge crucial pour offrir aux enfants la chance de découvrir, d'apprendre et de faire des choix.
Sylvia prône la bienveillance et l'exigence dans sa pratique en favorisant le tutorat et les interactions intergénérationnelles. Anne, quant à elle, met en avant l'importance de l'analyse profonde des séances et de la répétition. Ensemble, elles ont créé la collection Mini-Maths, pour aider les enseignants dans leur enseignement, en proposant du matériel pédagogique simple à prendre en main pour gagner du temps et faciliter l'apprentissage des élèves, que ce soit en présentiel ou à distance.
Le sixième épisode est aussi disponible sur différentes plateformes d’écoute en streaming.
Pascale Joly : Bonjour Anne, bonjour Sylvia. Je vous avais demandé de choisir un extrait musical pour introduire ce podcast. Vous avez choisi le Boléro de Ravel. Pour quelle raison avez-vous fait ce choix ?
Anne Drapeau-Grès : Bonjour, nous avions choisi le Boléro de Ravel parce que c'est une musique dans laquelle est mis à l’honneur d'emblée, en premier, un instrument de musique qui est plutôt discret dans les harmonies : la flûte traversière. Petit à petit, les autres instruments de musique entrent dans la danse et se surajoutent pour créer une très belle harmonie. Ce morceau de musique, finalement, ressemble à ce qui se passe dans une classe. C'est la pluralité des instruments et des enfants qui forme un collectif-classe et qui permet au groupe d'avancer grâce à la singularité de chacun.
PJ : Et vous, Sylvia ?
Sylvia Elie-Auzé : Moi, ce que j'aime, c'est cette idée de collectif qui est au service d'une performance. Quelque chose qui va demander de l'endurance, que chacun puisse tenir jusqu'au bout du morceau avec ses capacités individuelles et que ça forme quelque chose de réussi, au final, et que cet effort collectif apporte quelque chose de réussi et de joli.
PJ : Peut-être pouvez-vous m'en dire un petit peu plus l'une et l'autre sur vos débuts ? Quelles élèves vous étiez et ce qui vous a fait venir à l’enseignement. Vous, Sylvia, par exemple ?
SEA : Moi ce qui m'a beaucoup marquée quand j'étais jeune, ce sont les difficultés qu'a rencontré ma jeune sœur qui était en difficulté scolaire très tôt. Nous avons une grande différence d'âge et donc j'ai dû jouer le rôle de petite maman avec elle et j'allais fréquemment la chercher dans sa classe à l'école maternelle. Je la trouvais seule, isolée, perdue et malheureuse. Cela m'a beaucoup choquée, beaucoup marquée, et je me suis dit que cela ne pouvait pas être ça à l'école. Quelque chose qui met à l'écart, qui exclut. Et je me suis dit que moi, je ne serai jamais une enseignante qui laisse de côté comme ça certains enfants. Je crois que ma vocation est vraiment née à ce moment-là. J’avais envie d'être une maîtresse bienveillante, d'être une maîtresse accueillante, d'être une maîtresse qui respecte tous les enfants dans leur singularité, dans leurs différences. Et surtout qui n’amène pas à l'isolement, à la tristesse et à l'échec.
PJ : Du coup, vous avez été professeure des écoles pendant 3 ans, puis vous avez pris un poste de directrice d'école. Qu'est-ce qui vous a plu dans ce poste de directrice d'école ?
SEA : Je suis devenue assez rapidement directrice d'école puisque j'ai dû enseigner que 3 ou 4 années au préalable. J'ai beaucoup aimé être directrice d'école parce que pour moi, être directeur, c'est animer un groupe, faire cohésion, fédérer, donner envie de mettre son énergie personnelle, ses idées personnelles au service de tous les élèves. J'ai beaucoup aimé travailler avec mes collègues, nous avons pu créer des liens très forts et mettre en place des classes de cycle. Et dans ce métier de directeur, ce qui m'intéresse, c'est l'équipe, c'est animer, c'est permettre à tous, ensemble, d'être au service des autres et de pouvoir s'enrichir mutuellement, parce que je pense que, quand on est à plusieurs pour construire quelque chose, peut-être qu'on perd du temps – parce que c'est chronophage de discuter, de réfléchir ensemble. Mais on en gagne énormément. Et on gagne surtout de la richesse à proposer parce qu’à plusieurs, on est toujours plus intelligents. On se mélange, on propose plus de choses.
PJ : Tout à fait ! Alors, vous avez un troisième métier, vous êtes également formatrice.
SEA : Je suis devenue formatrice parce que, à l'issue d'une inspection, un inspecteur m'a dit qu'il fallait que je me lance dans ce métier-là. C'était une belle rencontre, ça m'a motivée, ça m'a donné envie de passer cet examen. Et effectivement, être encore une fois au service des autres, pouvoir partager mes connaissances, mon savoir-faire, les gestes professionnels que j'ai pu acquérir tout au long de ma jeune expérience à l'époque, c'était quelque chose d'important pour moi parce que ça me permettait également de retourner, de réfléchir sur mes propres pratiques, de les expliciter. Encore une fois de me mettre au service d'autres enseignants, d'échanger, de découvrir et encore une fois, de trouver de la richesse parmi tous ces échanges.
PJ : Et donc, vous avez enseigné en maternelle. Qu'est-ce qui vous plaît en maternelle ?
SEA : Ce qui me plaît beaucoup à l'école maternelle, c'est que c'est un âge où les enfants sont encore très spontanés, ils ont une grande richesse. C'est pour moi un moment aussi où ce sont des éponges : ils boivent tout, ils ont une grande curiosité. Pour moi c'est un temps, un moment très fertile où nous, enseignants, pouvons semer beaucoup de choses. Et c'est pour moi un temps essentiel qu'il ne faut pas rater, dans le sens où c'est à ce moment-là qu'il faut proposer le plus de choses pour leur donner le plus de chance. Et c'est parce que l’on va les ouvrir à beaucoup de connaissances qu'on va leur permettre de faire des choix plus tard dans leur vie, de s'engager, de découvrir, d'apprendre. C'est une énergie qu'il faut vraiment capter au moment où elle est là. Cet âge maternel, pour moi, est vraiment un âge essentiel et formidable.
PJ : Merci Sylvia. Et vous Anne, qu'est-ce qui a suscité votre vocation d'enseignante ?
ADG : Moi, je ne viens pas d'une famille d'enseignants, mais j'aimais l'école, j'adorais l'école, j'ai toujours adoré l'école.
PJ : Qu'est-ce qui vous a plu dans l'école ?
ADG : J'aimais être en groupe, j'aimais être avec des copines. J'ai toujours été déléguée de classe au collège, j'ai été déléguée des délégués. J’aimais représenter le groupe de classe, l'ensemble de toutes les classes au Conseil d'administration, au collège pour tous les sujets, qu'ils fâchent ou non. J'ai été déterminée à devenir enseignante à tout prix, c'est-à-dire que j'allais devenir enseignante ou enseignante. Par contre, j'ai tout fait à l’IUFM pour éviter la maternelle. Je souhaitais instruire les enfants en priorité et je ne voyais pas dans la maternelle l'instruction qu'on pouvait y dispenser. Donc j'ai tout fait pour éviter ce type de formation. Et puis, lorsque je me suis fait muter dans le 93, je ne connaissais pas ces élèves-là, j'ai eu un petit peu peur du public que j'allais pouvoir trouver et c'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de me faire muter en maternelle. Et là, je suis tombée dans la marmite. Comme Obélix.
PJ : Oui, vous avez adoré la maternelle, pour quelle raison ?
ADG : J'ai adoré la maternelle immédiatement parce que je trouve que les enfants d'âge maternel, notamment les enfants de 3 ans, ont un âge qui est absolument magique. C'est l'explosion langagière, c'est le moment où les enfants arrivent à dire ce qu'ils veulent, ce qu'ils ne veulent pas, ce qu'ils ressentent, ce dont ils ont besoin. Et j'aime beaucoup cet échange oral avec les enfants. J'aime beaucoup parler avec les enfants. Et depuis que je suis allée en maternelle dans le 93, en fait, je n'ai jamais quitté la maternelle. J'ai changé de département, j'ai changé de fonction, mais la maternelle est toujours restée un fil conducteur dans mon exercice.
PJ : Jusqu'à aujourd'hui ! D'accord, alors toutes les 2, donc l'une après l'autre, est-ce que vous pouvez nous dire ce qui caractérise vos pratiques de classe ? Sylvia ?
SEA : Moi, tout d'abord, ce qui est très important, c'est la bienveillance. C'est un maître mot dans ma pratique quotidienne. La bienveillance, mais également l'exigence, parce que pour moi, être bienveillant, c'est également être exigeant. L'un ne va pas sans l'autre. Les enfants ont besoin de cadre et de rigueur, et c'est parce qu'on croit en eux et qu'on veut le meilleur pour eux et qu'on est exigeant pour eux tout en étant bienveillant. C’est de cette façon-là qu'on va pouvoir les aider à progresser, à grandir, à se développer. Donc ça, c'est quelque chose qui est le fil conducteur de ma pratique. Ce qui m'a beaucoup plu aussi, dans le cadre de la direction d'école, quand nous avions mis en place des classes de cycles multi âge, c'est le tutorat. Pour moi, c'est aussi un vecteur d'apprentissage très intéressant que de travailler avec des enfants plus âgés, des enfants plus jeunes. Parce que tout le monde progresse, les plus âgés progressent en réfléchissant sur leur stratégie, en explicitant aux plus jeunes comment ils font pour atteindre quelque chose. Les plus jeunes aussi, en questionnant les plus âgés, en leur demandant des explications, leur permettent aussi d'avancer sur leurs connaissances. Pour moi, c'est un mode d'enseignement qui est intéressant, qui s'appuie sur le multi âge. Dans la vie aussi, le côté intergénérationnel, je trouve que c'est important d'apprendre beaucoup du compagnonnage des plus âgés, des plus compétents et c'est quelque chose que je garde toujours dans ma classe.
PJ : Un bel échange. Et vous Anne, vos pratiques de classe, est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?
ADG : Moi, j'ai dû faire à peu près toutes les erreurs qu'un débutant peut faire, c'est pour ça que je suis assez décomplexée par rapport à l'exercice. J'aimais beaucoup, dans ma pratique, refaire plusieurs fois la même séance : ce qui m'inquiétait, ce qui m'intéressait, c'était de décortiquer une séance, de l'analyser, de la refaire plusieurs fois pour pouvoir l'adapter à chaque reprise. Adapter le matériel, les quantités au regard de l'objectif. Ça ne m'a jamais posé problème de la refaire plusieurs fois. Je n’étais pas forcément curieuse d'une diversité de situations. Je n'allais pas chercher des millions de situations différentes dans ma classe. Par contre, lorsque j'en avais quelques-unes qui me plaisaient bien et que je pensais pouvoir affiner et maîtriser, j'aimais bien les reprendre de nombreuses fois.
PJ : D’accord. Donc, on en arrive à votre rencontre, votre binôme. Dans quel contexte vous êtes-vous rencontrées et comment vous êtes-vous mises à travailler ensemble, ce qui vous a réunies toutes les deux ?
ADG : Je ne suis pas du tout du 91, et lorsque je suis arrivée dans ce département, très rapidement, j'ai entendu parler de Sylvia. J'entendais beaucoup de choses plutôt élogieuses à son égard par rapport à la qualité de ses formations et à sa façon d'être. Et puis la première fois que je l'ai vue et entendue, c'était en formation. On m'a projeté une vidéo dans laquelle elle intervenait auprès de ses jeunes élèves. Je crois que c'était une situation où, Sylvia, tu apprenais à tes élèves le langage du matériel des arts. Et ce jour-là, je n'ai pas été déçue de cette rencontre parce que Sylvia était à genoux en face de ses élèves. Elle leur parlait extrêmement bien avec des mots choisis, précis et vraiment bienveillants. Et lorsque je l'ai vue et entendue, j'ai vraiment eu envie de travailler, d'une façon ou d'une autre, avec elle. C’est lorsque j'ai intégré la Commission maths maternelle de l'Essonne que j'ai été chercher au bout de quelques années Sylvia, pour lui demander si elle voulait bien intégrer ce groupe que je pilotais à ce moment-là, il me semble.
PJ : Et Sylvia, vous avez accepté ?
SEA : Pour moi, ça a été un grand écart parce que je travaillais déjà dans un groupe qui était la Commission langage et nous y avions fait un travail important, nous avions créé des outils. Quand Anne m'a proposé de travailler dans le groupe mathématiques, a priori, je me suis dit, « mais je n'ai pas trop de compétences, c'est encore un domaine que je n'ai pas trop creusé ». Mais comme Anne était très sympathique, que le courant est passé tout de suite, et que j'aime beaucoup chercher à apprendre, c'est avec plaisir que je lui ai dit oui.
PJ : On va en venir à, effectivement, quand et comment vous est venu l’idée de Mini Maths, la collection ?
ADG : En fait, la veille du confinement – à ce moment-là, j'étais conseillère pédagogique - lorsque nous avons appris que les écoles allaient fermer pour 3 semaines, voire plus, mon métier et mon nouveau métier de formatrice, c'était d'aider les enseignants à instruire les enfants à distance. Donc dès ce premier jour de confinement, j'ai commencé à concevoir des supports qui s'adressaient aux parents directement : pour qu’ils puissent être capable de mener des petites situations avec des enfants, dès 3 ans à la maison. Pour que les enfants puissent continuer à apprendre, même à la maison. C'est pour ça qu'au départ, les fiches que j'ai commencé à construire et à concevoir étaient extrêmement simples, avec du matériel très simple qu'on pouvait trouver facilement à la maison. Elles étaient très courtes pour que le parent puisse les prendre en main de façon assez rapide et elles donnaient quand même suffisamment de détails pour que le parent puisse comprendre comment il devait faire et les enjeux d'apprentissage qui se passaient à ce moment-là. Et puis, en rencontrant Hachette, le projet s'est affiné. Quand j'ai senti que Hachette pouvait être intéressé par ce projet, c'est à ce moment là que j'ai contacté Sylvia et que je lui ai proposé de s'associer à moi pour pouvoir poursuivre et affiner l'écriture de ces ouvrages. Je lui ai dit : « Sylvia, est-ce que tu veux travailler avec moi ? Je n'ai pas de contrat, je n'ai pas de signature, mais je voudrais qu'on écrive à deux. »
PJ : Quelle a été la réponse de Sylvia ?
SEA : Je lui ai posé une question. Ça a été le seul temps de réflexion que j'ai pris : « Anne, est-ce que c'est un projet pour l'éducation nationale ou est-ce que c'est autre chose ? ». Elle m'a répondu : « Non, c'est autre chose. » et j'ai dit « Allons-y ».
ADG : Nous avons conçu cette collection parce qu'en premier, nous voulions aider les enseignants à pouvoir mettre en œuvre un enseignement qui soit vraiment concret, qui soit simple et pouvoir leur faire gagner du temps sur leur temps de préparation des situations. Cela a été notre fil conducteur : faciliter la vie des enseignants.
SEA : Ce qu'on ce qu'on voulait aussi, enfin, ce qui était important – qui ressortait de nos pratiques quotidiennes dans nos classes, de ce qu'on a pu observer – c'était la nécessité fondamentale de manipuler avec les jeunes enfants, et donc on a beaucoup travaillé, axé nos séquences sur la manipulation et on a aussi beaucoup insisté sur le dialogue pédagogique, parce que c'est important aussi de mettre en mots, de présenter les objectifs, de présenter les critères de réussite et d'être le plus possible dans la clarté cognitive, pour que les élèves puissent comprendre ce qu'ils apprennent, pourquoi ils apprennent. C'est ce qu'on a essayé de mettre en avant dans cette collection.
ADG : Nous avons toujours été extrêmement vigilantes à ce que le matériel soit quand même assez simple, voir le plus simple possible pour que l'enseignant n'ait pas cette difficulté à réunir le matériel pour mener les séances. Ce qui était très important pour nous, comme disait Sylvia, c'était de faire figurer, de façon concrète et mise en mots, le dialogue pédagogique. Et ça, c'était vraiment la spécialité de Sylvia, cette mise en mots de l'enseignant. Ce qui était indispensable pour nous, c'était d'expliquer à l'enseignant les procédures. C'est-à-dire qu’on souhaitait prendre l'enseignant au sérieux, dire à l'enseignant : « Vous êtes capable de comprendre ce qui se passe dans la tête de l'enfant. On vous le met en mots de façon simple et accessible, pour que vous puissiez vous en emparer assez rapidement. » Et l'autre chose qui était vraiment importante pour nous, c'était d'anticiper nous-mêmes la plupart des erreurs que les élèves pouvaient faire et de préparer nous-mêmes des étayages et des remédiations pour ces élèves. Parce que lorsque nous pratiquons la classe, nous nous rendons compte que c'est quelque chose qui est très chronophage et surtout très difficile d'anticiper ces erreurs et les étayages associés.
SEA : Cela permet à l'enseignant de ne pas être démuni au moment où il est en train d'enseigner face à ses élèves. Il a donc un panel de différenciations qui sont proposées dans cette méthode. Ça lui permet d'être armé et de pouvoir répondre rapidement dans le feu de l'action et de proposer différents dispositifs d'aide pour permettre aux enfants de progresser. De faire, refaire, si besoin.
ADG : De façon évidente, on s'est appuyées sur les programmes, c'était vraiment non négociable. Mais, ce qui nous a quand même beaucoup guidé et que nous avons relu, étudié plusieurs fois, c'était le rapport Villani Torossian, que nous trouvions vraiment essentiel, et tout ce rapport à la manipulation. Nous avons essayé de nous servir dans les apports de la recherche et de transformer toute cette manipulation contrainte pour aller vers l'abstraction. On a essayé de le transformer de façon très concrète, pour que les enseignants puissent comprendre comment est-ce qu'on fait pour manipuler, mais surtout comment est-ce qu'on fait pour contraindre la manipulation, pour aller vers l'abstraction ?
PJ : Et c'est ce que les enseignants comprennent ! Merci pour ces échanges précieux. On va conclure ce podcast avec une citation, une citation commune que vous avez choisie. Pouvez-vous nous dire les raisons de ce choix ?
SEA : C'est un proverbe, un proverbe africain. Je vais vous le dire : « L'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli. ». Pour moi, ce proverbe est très important, parce que ça permet de montrer que celui qui essaie, même s'il se trompe, et surtout s'il se trompe, il progresse. Il apprend, et il a fait des efforts. Pour moi, l'erreur est quelque chose de constitutif de l'apprentissage, et c'est quelque chose qu'il faudrait qu'on permette de façon très sereine à nos élèves de pratiquer cette erreur pour pouvoir faire et refaire, pour progresser, pour aller dans l'apprentissage et pour maîtriser.
PJ : Et vous, Anne ?
ADG : Moi, je me rallie parfaitement, complètement, au choix de Sylvia. Alors Sylvia, j'aime bien la citation que tu as choisi, justement parce qu'elle fait référence à l'erreur, et je pense que l'erreur des élèves a été un fil conducteur pour nous. L'erreur n'empêche absolument pas l'apprentissage, bien au contraire : elle est nécessaire pour apprendre. Elle est nécessaire non seulement aux enfants, mais aussi pour nous, les adultes.
SEA : L'erreur est constructive.
PJ : Tout à fait, merci à toutes les deux ! Alors, on va terminer et conclure par un morceau de Gershwin, Rhapsody In Blue. Pourquoi ce choix, Sylvia ?
SEA : J'aime beaucoup le jazz. C'est une musique, un style que certains pensent réservé à des initiés. Je trouve ça très dommage. Moi-même, je l'ai rencontré assez tardivement. Et, je l'ai découvert et apprécié. Je trouve que c'est important, encore une fois, de proposer le plus de choses possible aux enfants dès qu'ils sont jeunes, pour qu'ils puissent ensuite connaître, affiner leur goût et pouvoir s'ouvrir à toutes sortes de choses. J'aime particulièrement l'introduction avec le glissando de clarinette que je trouve émouvant. Pour moi, ça rejoint un peu ce que je ressens quand je suis dans une classe face à mes élèves.
PJ : Merci Sylvia, merci Anne, et merci pour ce très bel échange. Merci de nous avoir écouté. Vous pouvez retrouver ce podcast sur le site Hachette Education et sur les plateformes de streaming. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à liker et à partager.
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